Santé + prévention

Les allergies oculaires – et les moyens d’y remédier rapidement

Des traitements efficaces ; une protection efficace

16 octobre 2019
  • Les allergies oculaires et les moyens d’y remédier rapidement

L’été : la saison du rhume des foins ! Quelques jours de soleil printanier et la plupart d'entre nous commencent à attendre avec impatience les jours paresseux et brumeux de l'été. Certaines personnes, en revanche, ont d’autres préoccupations : les terribles allergies qui leur causent des rougeurs et démangeaisons oculaires, ainsi que des larmoiements, voire leur font enfler les yeux. Ce problème est encore pire lorsque l’on doit porter des lentilles ou des lunettes de vue. Le coupable ? Le pollen. Nombreux sont les organes qui peuvent souffrir d’une réaction allergique, mais les yeux tiennent le haut du pavé. MIEUX VOIR se penche donc sur les causes des allergies et la façon de les traiter, ainsi que sur les moyens permettant d’en apaiser les symptômes aigus.

Que se passe‑t‑il exactement lors d’une réaction allergique ?

Si notre corps entre en contact avec des substances étrangères ou constituant une menace pour lui, il met en branle un processus de défense. Les allergènes font partie de ces substances. Ce sont principalement des protéines minuscules qui, en règle générale, ne représentent aucun danger pour notre organisme.

Toutefois, les personnes sujettes à des allergies développent des anticorps spéciaux qui entraînent le relâchement de diverses hormones tissulaires dans leur peau et leurs muqueuses. Parmi ces hormones, l’histamine est la principale responsable des symptômes allergiques ; de nombreuses réactions allergiques de l’organisme lui sont imputables, notamment les démangeaisons, l’essoufflement et la dilatation renforcée des vaisseaux sanguins.

Le système immunitaire est activé lors de la première exposition du corps à l’allergène. À chaque nouveau contact, le processus se répète. En substance, une fois que l’organisme a eu une réaction allergique à une substance, il ne l’oublie jamais. Autrement dit, un contact répété avec la substance provoquera très rapidement une réaction allergique ; le délai se compte souvent en minutes, mais il lui arrive d’atteindre une heure.

Les yeux ont une réaction particulièrement sévère : la conjonctive et la muqueuse réagissent immédiatement à la substance étrangère, les vaisseaux se dilatent et un fluide est relâché. Pour la personne concernée, cela se manifeste sous forme de larmes, d’un écoulement nasal, d’un œdème ou d’une rougeur. Les larmes évacuent peu à peu l’allergène hors de l’œil, atténuant lentement les symptômes.

Il existe une ressource : des lunettes bien adaptées constituent une protection

Durant la saison du rhume des foins, les lunettes procurent à vos yeux éprouvés un surcroît de protection, qu’il s’agisse de lunettes de soleil ou de vos lunettes correctrices habituelles. Les modèles enveloppants et les montures à larges branches sont parfaites pour les personnes allergiques. Ils protègent les yeux sensibles de la lumière vive, des courants d’air et d’une partie des pollens en suspension.

Quelles sont les causes exactes d’une allergie oculaire ?

Cela dépend de la saison, mais le pollen est bien souvent à l’origine de la plupart des problèmes. Il existe néanmoins de nombreux autres facteurs d’irritation pour la conjonctive ou l’œil proprement dit : les poils d’animaux, les acariens, les spores de moisissures, le venin d’insectes, ainsi que l’intolérance à certains aliments, au glutamate, notamment. Il est essentiel pour la personne concernée de trouver le déclencheur exacte de son allergie. Il existe à cet effet différents tests qu’il appartiendra à un ou une dermatologue ou allergologue de lui faire passer. Le test cutané appelé « prick test », par exemple, sert principalement à détecter une allergie au pollen : des gouttelettes contenant différents types de pollen sont appliquées sur la peau et introduites par grattage. Ne vous inquiétez pas, cela n’entraîne pas de cicatrices. Après une vingtaine de minutes, le médecin est en mesure de déterminer, d’après la réaction de la peau, si une allergie est présente, à quelle substance dans ce cas, et d’entreprendre alors le traitement qui s’impose.

Le test épicutané, ou « patch test », sert principalement à détecter les allergies de contact. Il commence par l’application, sur le dos du patient, de plusieurs pansements chargés des substances que l’on soupçonne d’être à l’origine du déclenchement de l’allergie. Habituellement, ces pansements doivent être portés pour une période comprise entre 24 et 48 heures et permettent au médecin de conclure d’un seul coup d’œil à quelles substances la peau est allergique.

Est‑il possible de traiter les allergies oculaires ?

Oui, cela peut prendre soit la forme d’une thérapie longue (de désensibilisation) qui recourt aux stabilisateurs des mastocytes, soit celle de l’administration de bloqueurs du récepteur H1 appelés antihistaminiques anti‑H1. Si la cause de l’allergie oculaire est connue, une immunothérapie particulière, aussi appelée hyposensibilisation ou désensibilisation, est utile dans soixante‑dix pour cent des cas. Dans ce cas, la substance à laquelle le patient est allergique est administrée à plusieurs reprises sous une forme très diluée pendant une période de six mois à trois ans. De cette manière, l’organisme « accepte » peu à peu l’allergène jusqu’à ne plus montrer aucune réaction défensive.

Si le patient ne répond pas à ce type de thérapie, un médicament antiallergique spécial sous forme de gouttes pour les yeux ou de spray nasal peut être une alternative efficace. Le médicament administré stabilise les mastocytes de telle sorte que les histamines qui y sont contenues ne soient pas relâchées. En conséquence, la réaction allergique est éliminée ou très fortement réduite. La prise du médicament doit être observée régulièrement et à horaires fixes. Cependant, son action est purement prophylactique et n’apaise pas les symptômes aigus. Il doit être administré plusieurs fois par jours, deux à trois semaines avant la saison pollinique. Ce type de médicament est habituellement disponible sans ordonnance.

En cas de symptômes aigus ou sévères, de démangeaisons sévères, par exemple, les antihistaminiques très sélectifs anti‑H1 constituent un traitement de choix. Ils modifient la perméabilité des vaisseaux sanguins de la conjonctive à des substances anti‑inflammatoires, bloquent les récepteurs de l’histamine, et préviennent ainsi la réaction inflammatoire à l’histamine. Les gouttes ophtalmiques qui contiennent cette substance sont disponibles uniquement sur prescription.

Qu’est‑ce qui peut aider les porteurs et porteuses de lentilles de contact ?

Les personnes qui portent des lentilles de contact souples sont particulièrement gênées en cas de rhume des foins. Bien que les gouttes ophtalmiques anti‑allergiques soient excellentes pour atténuer les symptômes du rhume des foins, elles tendent à être mal tolérées en présence de lentilles de contact souples, qui présentent des pores plus larges que les lentilles de contact rigides. Les gouttes oculaires se déposent dans ces pores et dissolvent des parties du matériau de la lentille de contact, ce qui entraîne une irritation supplémentaire de la conjonctive et de la cornée. Pour les porteurs et porteuses souffrant de rhume de foins, les montures enveloppantes et les lentilles de contact jetables (« journalières ) représentent un bon substitut aux lentilles de contact souples. Les lentilles de contact jetables sont directement sorties de leur emballage, ce qui empêche le pollen de s’y déposer.

Quelques conseils pratiques à usage quotidien

Les astuces suivantes vous permettront de minimiser votre exposition au pollen :

  • 1//

    Conseil simple, mais efficace : nettoyez régulièrement vos lunettes. Utilisez à cet effet les lingettes nettoyantes spéciales pour verres ZEISS exemptes de parfums de synthèse comme d’agents agressifs de nettoyage du verre.

  • 2//

    Suspendez des linges humides à l’intérieur de votre maison ; ils piégeront une partie des pollens en suspension dans l’air.

  • 3//

    Gardez vos fenêtres fermées et n’aérez la pièce qu’à certains moments – c’est aux horaires suivants que l’air contient le moins de pollen : de dix‑neuf heures à minuit en zone rurale et de dix‑huit à vingt heures en agglomération.

  • 4//

    Passez régulièrement l’aspirateur sur la moquette et les tapis ou remplacez‑les par un parquet ou un revêtement stratifié.

  • 5//

    Lavez‑vous le visage et rincez‑vous les yeux plusieurs fois par jour, lavez‑vous les cheveux avant de vous coucher et dormez fenêtres fermées.

  • 6//

    Si possible, déshabillez‑vous non dans la chambre, mais dans la salle de bains. L’humidité qui y est dégagée, notamment lors des douches, empêche le pollen présent sur les vêtements de se disperser dans l’air ambiant.

  • 7//

    En voiture, gardez les vitres fermées et installez un filtre sur le système de ventilation.


Partagez cet article